Texte écrit dans l'atelier en ligne du Tiers Livre de François Bon. C'est ouvert à tous, alors à vous aussi : pour écrire, lire, chercher, apprendre, essayer, découvrir, échanger... , c'est ici
C’est un tout petit oiseau, la chevêchette d’Europe. Pas plus grosse qu’un poing, mais l’air bien décidé. Deux yeux jaunes de chouette, mais pas ces énormes cernes qui font caricature. Elle a des sourcils blancs, tant devant que derrière puisqu’elle a sur la nuque, une fausse face d’elle-même destinée à tromper ses ennemis potentiels.
La pierre doit être lourde, son poids fera sa force, sa beauté et son âme. Il faut qu’elle soit compacte sans fissures ni défauts, mais pas non plus trop lisse pour éviter l’ennui. Il faut pouvoir tourner ses faiblesses en détail.
Sa tête est presque une boule et son corps presque un œuf. Sa queue n’est pas très longue, on ne voit pas ses pattes, bien cachées dans les plumes quand elle est installée à la cime d’un sapin.
La pierre n’est pas très sombre, c’est du marbre de Villette, la noire mine du crayon suffira pour tracer les grandes lignes de l’oiseau. Ensuite bien soigneusement, affûter les ciseaux. Vérifier le compresseur, le masque pour le nez, le casque pour les oreilles et bien sur les lunettes pour protéger les yeux.
Posée sur la pierre froide, une main poussiéreuse dont les doigts, distraitement, fourragent dans la chaleur des plumes de l’oiseau
Merci, Jean, pour le temps, les échanges et les mains