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Début de mi-mars 2025

Journal hebdomadaire de la nature autour, promenade, branche dessus, branche dessous, avec le grand dehors

Moins de beau cette semaine, mais toujours du nouveau, des animaux, des fleurs, des bourgeons qui s’entr’ouvrent avec la grande question, en premières feuilles ou fleurs. Ça dépend des espèces, des stratégies d’avenir, de ce qui est efficace et fait survivre au mieux. Pas de règle, de doctrine, alors affaire à suivre avec toujours la crainte, la trouille et l’apeurement des perfides gelées, tardives et meurtrières. Suivre la météo, ses changements, ses humeurs, et ses imprévisibles qui nous font tant d’angoisse quand nos assiettes dépendent d’un nuage ou d’un souffle.
Météo cette semaine sans visibilité, tous les matins bouchés, brume se poussant parfois jusqu’à devenir brouillard, pour commencer le jour sans savoir ce qu’il sera, si tout est encore là comme il l’était hier. Commencer la journée en laissant une place à l’imagination, peut-être à la fiction, voire jusqu’à l’utopie, au monde qui serait mieux si ceci ou cela, en faisant une place à la crainte du changement, à l’envie de changement, au besoin de changement, à sa nécessité, impérieuse et urgente, en fonction des articles qu’on lit dans le journal.
La nature, elle, avance, sans se soucier nullement de cette unique espèce parmi des milliards d’autres qui s’octroie dans ce monde beaucoup trop d’importance. Les fleurs s’ouvrent aux couleurs, les insectes se réveillent, les batraciens font œufs, du nouveau, du nouveau qui nous ferait oublier de regarder aussi celles qui sont installées depuis la fin de l’hiver. Un peu comme ces images, ces mots jolis, pimpants qui vont si bien ensemble pour faire une expression à l’avenir contagieux ou ceux que l’on retrouve en haut des pages de recherche et qui marquent notre temps en y perdant de leur sens, leur beauté, leur éclat à force de trop d’emploi. Parfois ils ont leur place et un autre n’irait pas, mais il arrive aussi qu’ils fassent mycélium jusqu’à nous envahir en lecture, en écoute, qu’on les trouve partout, qu’ils deviennent lieux communs, plus seulement mots communs. Là j’avoue, j’appartiens à cette espèce humaine toujours écartelée entre les pôles d’extrêmes, qui pratique l’épuisement pour ses prédilections afin de les conduire au plus près que possible d’une pensée de perfection, poussant parfois l’idée jusqu’aux maniaqueries au-delà des habitudes, tout en les redoutant comme des choses détestables. Alors je le redis, hommage aux primevères pour leur précocité, la douceur de leur jaune, leur opiniâtreté à survivre aux gelées et leur longévité, quand je m’irrite bien vite de trouver dans un texte, parfois même dans les miens de ces mots à la mode qui brillent de tous leurs feux en haut des hit-parades lexicostatistiques.

Début de mars 2025

Journal hebdomadaire de la nature autour, promenade, branche dessus, branche dessous, avec le grand dehors

Semaine de beau temps, printemps. Le calendrier dit non, le merle du matin qui chante le réveil dirait plutôt, évidemment en hauss,ant les épaules, tu n’as qu’à ouvrir la fenêtre, sors donc tu verras par toi-même. Sortons donc.
Le dehors se remplit de tout ce que l’on voit, de ce qu’on ne voit pas, et puis principalement de tout ce qu’on n’a pas encore vu. Pas si simple de les voir, toutes ces nouveautés, il faut les regarder et parfois les chercher, garder une petite place dans nos têtes encombrées pour que l’image reste de ce que nos yeux ont approché, juste frôlé, effleuré. Comme parler du même livre avec une autre personne qui aura repéré un passage différent, un aspect différent, parfois si différent qu’on relira le livre pour y lire ça aussi qui nous a échappé.
Heureusement pour les fleurs, les couleurs nous aident. Le jaune jaune des jonquilles se verra de plus loin que le jaune clair des primevères, le longue distance jaune vert des hellébores d’hiver, présentes depuis longtemps. Et puis d’autres couleurs, le violet du crocus, le pourpre du lamier et sa gueule grande ouverte, mais aussi les odeurs avec celle des violettes qui s’installent en groupe, plus rarement isolées, ce qui aide à les voir même quand, en se promenant, on penserait à autre chose, à cet état du monde du côté des humains qui laisse peu de place pour les admirations.
Avec le chaud reviennent aussi les animaux qu’on avait oubliés, comme les petits lézards, timides mais curieux avec qui on s’exerce à jouer au plus patient, aussi beaucoup de volants, les mouches et les moucherons et les premières abeilles, impatientes, imprudentes. Quand on regarde plus grand, se repaître des formes de la terre encore nue, des grattements des sous-bois qui sont lits pour un jour, quand aux endroits ouverts les vielles enveloppes des végétaux jaunis, aplatis par la neige laissent encore apparaitre, creux et bosses, bosselettes avant que les herbes nouvelles n’imposent au relief leurs vallonnements à elles suivant leurs tailles à elles et leurs contraintes à elles qui changent les paysages, gommant et creux et bosses pour en inventer d’autres juste le temps d’une été. Texture de perspective qui se laissera faire par les caresses du vent, se penchera sous la pluie ou le trop de soleil, mais remplacera quand même les vagues de la terre par ses vagues à elle en attendant l’hiver qui effacera le tableau

Fin février 2025

Journal hebdomadaire de la nature autour, promenade, branche dessus, branche dessous, avec le grand dehors

Semaine de temps couvert, nuages, pluie et puis brume avec même un peu de neige, ciel à texture variable, contrastes et valeurs pour faire une œuvre d’art de chaque regard en haut, un tableau d’Angleterre, de Turner, de Constable. Musée à ciel ouvert, musée de cieux couverts.
Pour les couleurs aussi tout se passe là-haut, en attendant les fleurs qui s’apprêtent tranquillement dans le confort contraint de leurs douillets boutons, arc en ciel, crépuscules et levers de soleil sont là pour compléter les palettes un peu ternes des jours simplement gris.
Mais le gris est bienvenu aux environs de la mare pour la tranquillité de tous les nouveau-nés. La nurserie se rempli, petites salamandres avec déjà aux pattes deux minces taches jaunes, en attendant les autres qui viendront avec l’âge et cette mutation des plus définitives pour respirer dans l’air et plus du tout dans l’eau. Oublier un moment, à la faveur des brumes, les vues qui portent loin et reposer les yeux sur les détails du près, ce qui est à nos pieds et qu’on ne voyait plus. Attention aux indices, exercices de devinettes et jeu d’observation, des points jaunes sur les pattes des habitants de la mare aux bourgeons qui s’étirent, qui pensent même à s’ouvrir, si bien qu’on commence presque à voir qui vient en dessous, la couleur de la fleur ou le vert de la feuille.
Voir c’est déjà beaucoup, mais ce serait oublier toutes les autres antennes qui nous aident à connaître le monde autour de nous, à écouter le printemps, les oiseaux qui s’agitent et s’affairent pour le nid, pour trouver l’aile sœur, mais aussi, ce printemps, le humer, le toucher et même le déguster. Nos papilles en salivent, de toutes ces petites herbes, moelleuses et bien tentantes après les mois d’hiver remplis de pâteux raves ou de coriaces tiges qui résistent certes au froid, mais manquent parfois de finesse au moins de diversité, alors est bienvenu le temps des feuilles tendres et des douces verdures, on accepte même l’amer comme pâle contrepartie au retour des salades et des petites herbes : plus de sorties sans avoir en tête cette secrète carte des bons coins pour trouver telle herbette ou telle autre, apprendre à les connaître et à les reconnaître, un hommage à tous ceux et surtout à toutes celles parmi tous nos ancêtres qui n’ont dû leur survie, plus souvent leur santé et celle de leurs proches qu’à ces herbes de printemps.

Début de mi-février 2025

Journal hebdomadaire de la nature autour, promenade, branche dessus, branche dessous, avec le grand dehors

Le temps qu’il fait, la météo, au-delà de mettre un pull, parapluie ou bonnet, c’est la vie et la mort pour beaucoup du dehors. Eau, neige, glace, vent, chaleur, ombre et lumière, c’est ça qui donne le la, la couleur et l’à venir quand on ouvre la porte le matin au réveil. Tandis que pour le dehors, le temps de la météo est aussi continu que le temps des horloges, le vent, le froid, l’humide ne font jamais de pause le soir au coin du feu. Pas de cabanes pour primevères, alors les enjeux changent, ils se font plus pressants, plus dramatiques aussi quand on a que sa peau, son écorce, sa coquille pour servir de refuge. Et le dilemme est grand, sortir dès qu’il fait beau, rallonger sa saison et ses chances de faire graine ou jouer la prudence pour éviter le gel et la perte des espoirs pour l’année à venir.
Quand on arrive là sans savoir le temps d’avant, pour connaître l’humide, juste regarder les mousses et celles de la famille, les petites si costaudes, des pionnières, des premières sur les troncs, les rochers, sur tout ce qui est gris. Les feuilles le long du corps pour ne pas laisser le sec ou le vent ou le gel emmener toute leur eau, elles deviennent rêches et sèches, mais reprennent leur joufflu dès que la pluie revient. Ou bien l’humidité d’un brouillard lourd et dense qui fait pull en grosse laine avec chaud col roulé.
Pour nous autres humains, quand le brouillard est là, le regard arrêté se pose un peu plus près, sur ce qu’on ne voyait plus ou qu’on ne voyait pas. Bourgeons qui tirent doucement sur la main de leur branche, qui veulent devenir grands, qui veulent se mettre au vert, avoir leurs feuilles à eux, et puis leurs fleurs à eux et puis leurs fruits à eux, qui veulent devenir arbres, comme le chêne centenaire qui les regarde de haut, eux qui se voient déjà là, squatter la canopée, qui nous donnent le sourire par leur bel enthousiasme, leur fraîcheur juste née, leur fierté enfantine, bourgeons de noisetier qui jouent les rois soleil dans un rayon de lumière

20230603

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Devenant orageux. Matinée bien ensoleillée, hormis sur l’Est de la Savoie et en Oisans où des nuages débordent d’Italie, avec l’habituel développement de nombreux cumulus avant la mi-journée où ils se multiplieront. Les averses se déclenchent vite, un peu partout, l’après-midi. Elles deviennent progressivement et localement orageuses, et se poursuivront par endroits jusqu’en début de soirée (Sud-Savoie et Isère).
Limite pluie-neige vers 3000 mètres.
Températures minimales comprises entre +12 et +15 degrés.
Températures maximales comprises entre +24 et +27 degrés.
Isotherme 0° vers 3300 mètres.
Vent faible, prédominance des brises.
Prévisions Météo Alpes

Orageux. Orage : boule mâchée, mastiquée, nerveusement malaxée et pétrie par les vents, les souffles du dedans. Une boule qui se grossit, au long de la journée, elle se gonfle, se distend, s’épaissit, devient dense jusqu’à se faire matière. Matière sombre, matière noire, bouillonnement d’une douceur devenue terrifiante, elle se gorge de colère, d’idées noires, de rancoeur et de ressentiment. Elle se nourrit d’elle-même en tristesse, amertume, déception et aigreur, elle s’enroule en dedans et emmène au passage tout ce qui passe trop près, enrôle sans égards des objets quotidiens, en fait même ses alliés, complices potentiels, aliments pour sa rage. Les nuages s’accumulent. Devant leurs poings levés, le bleu de tout là-haut disparaît en premier, celui du grand beau temps, complémentaire du jaune qui nous donne le vert. Le vert de son côté commence par se voiler sous les rideaux de pluie, par perdre de son éclat en l’absence de lumière, bientôt les plus grands arbres ne sont plus que fantômes, silhouettes inquiétantes par leur haute stature qu’on ne reconnaît plus.
Et puis ce sera selon. Un coup de vent les disperse, leur redonne leur rondeur, bonhommie potelée de nuages enfantins, cumulus de beau temps. Ou cumulonimbus, lourds d’anéantissements, de grêles et de rafales qui feront des malheurs, des souvenirs de malheurs, de rêves foudroyés. Avec parfois en plus, quand l’orage jette les armes, un sourire d’arc en ciel, qu’on interprétera, suivant l’état des lieux, comme du sarcasme acide ou le retour du beau

20230531

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Devenant orageux. La journée débute sous le soleil, mais des nuages accrochent déjà la frontière italienne notamment en Haute-Maurienne. Ces nuages, de type cumulus, se généralisent d’ici la fin de matinée/mi-journée et des averses commencent à se déclencher. Elles deviennent vite orageuses et quasi-généralisées l’après-midi, s’évacuant par le Sud-Ouest de la région en début de soirée.
Limite pluie-neige vers 2700/2800 mètres.
Températures minimales comprises entre +11 et +14 degrés.
Températures maximales comprises entre +23 et +26 degrés.
Isotherme 0° vers 3100 mètres.
Vent faible, prédominance des brises.
Prévisions Météo Alpes

Orageux. Un temps de fin d’été au milieu du printemps. Un temps sans dessus dessous. Dessous et dessus, dessus et dessous, question de point de vue, de regarder de haut ou de scruter d’en bas, juste à une lettre près, une petite lettre toute ronde, un joli petit cercle, un simple petit o. Qui pourtant change tout. La sieste sous un chêne et dessous les nuages, cumulus bourgeonnants, rien encore d’alarmant la sieste sera finie bien avant les éclairs. Mais les formes se rapprochent, l’arrondi du nuage, le dentelé de la feuille, similitudes de courbes, ne seraient les couleurs, ou s’y tromperait presque, regardé d’un peu loin on pourrait s’y méprendre, rondeurs doucement replètes, envies simples et charnues de sortir des frontières, timide pas de côté, tête passée à la fenêtre, idée en gestation toute prête à voir le jour. Et nous autres à la sieste, attentifs aux dessous, bien plus qu’aux dessus ? Quoi dessous, quoi dessus dans les dossiers urgents, à bien y réfléchir ce sera vite choisi si on souhaite encore, toute une éternité, profiter de l’ombre douce des nuages de feuilles que nous offrent les arbres

20230527

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Printanier. Après une matinée très ensoleillée, les cumulus sur les massifs sont nombreux l’après-midi le long des Préalpes et peuvent y donner une averse. En plaine, et sur les hauts-reliefs ce risque d’averses est bien plus limité.
Températures minimales comprises entre +11 et +13 degrés.
Températures maximales comprises entre +25 et +28 degrés.
Isotherme 0° vers 3500 mètres.
Vent faible d’Ouest-Sud-Ouest.
Prévisions Météo Alpes

Printanier. Soleil, lumière et couleurs. Terminé pour l’année tout le blanc de l’hiver, son gris de nuages bas, sa nuit qui tombe si tôt et ses doux dégradés tout en infinité entre le clair du blanc et le sombre du noir. Place au vert et au vert, un peu aussi au vert. Du vert et vert qui se prendrait pour du noir et blanc avec toutes ses nuances calées entre le pâle qui se ferait presque blanc et puis le très foncé qui se ferait presque noir. Le vert n’est pas du tout de ces couleurs jalouses qui restent frileusement calfeutrées entre soi. Le vert accueille, en hôte de haut style, toutes les autres couleurs, il les fait ressortir, les souligne, les signale, les porte à l’attention en unifiant l’autour, leur offre un fond uni qui les mets en valeur. Le fond vert. Le vert accueille aussi jusque dans son intime, se mélange sans histoires, quelques gouttes de jaune pour se faire nouveau-né au sortir des bourgeons, il devient presque bleu au sommet des sapins, ou violet ou turquoise comme on change d’espèce ou juste de lumière entre matin et soir et suivant les nuages. C’est tout le paradoxe et le très délicat d’écrire sur la couleur en ne pouvant compter que sur le papier blanc et sur les lettres noires

20230520

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Retour d’Est. La frontière italienne est durablement bouchée avec de durables précipitations en Haute-Maurienne, plus marquée en après-midi/nuit suivante. Il y neige dès 2300/2500 mètres, on attend 30 à 50 cm sur ces secteurs au-dessus de 2600 mètres.
Ailleurs, le temps est souvent sec avec une alternance de bancs nuageux élevés et d’éclaircies de foehn. D’autres nuages, bas cette fois, traînent un peu le matin en Isère. Ils évoluent en cumulus épais et étendus l’après-midi pouvant donner une brève averse de fin de journée en Sud-Isère.
Températures minimales comprises entre +9 et +12 degrés.
Températures maximales comprises entre +20 et +22 degrés.
Isotherme 0° vers 3000 mètres, un peu plus bas en Haute-Maurienne.
Vent faible à modéré d’Est-Nord-Est.
Prévisions Météo Alpes

Frontière durablement bouchée, durables précipitations. Journée dans la durée. Une histoire de temps, impassiblement long, installé dans le dense, le solide, l’immuable. Pas dans l’instantané, le futile, l’éphémère. Une histoire qu’on connait, qu’on a même déjà lue, voire même déjà relue. Retrouver la lumière que l’on a déjà vue et retrouver cet arbre toujours au même endroit, revoir ses feuilles dentelées auxquelles on s’attendait puisqu’on connait son nom et qu’on en a vu d’autres. Mais tout ça ce serait sans se donner une chance de regarder vraiment et de voir autre chose. Le temps est passé là, il a fait grandir l’arbre, fait varier les couleurs, ajouté des odeurs et a changé notre œil. Attiré par ceci ou ému par cela, on regarde autrement la lumière qui traverse le feuillage autrement, souligne une transparence, accentue une découpe ou dessine les nervures, impose une ressemblance avec d’autres motifs que l’on a vu ailleurs dans un décor tout autre, un monde fait autrement, par le travail du temps. Les grandes lignes resteront, pour elles la durée est la raison de vivre, mais le détail subtil, la fine variation ou le changement timide de notre perception feront toute la saveur du film que l’on revoit, du livre que l’on relit, du Quichotte où l’on trouve, des idées délicates, délicieusement ciselées sous les farces et les ailes des grands moulins à vent

20230511

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Averses. Matinée mitigée avec quelques moments de soleil en massifs et vallées internes tandis que les bancs nuageux sont bien plus nombreux ailleurs, accrochant souvent les reliefs des Préalpes et donnant quelques gouttes (flocons vers 1900 mètres). Les conditions deviennent largement nuageuses partout l’après-midi, et les averses plus fréquentes notamment en montagne avec ces giboulées de neige au-dessus de 1800/1900 mètres.
On attend souvent 5 à 10 cm de neige supplémentaires au-dessus de 2300 mètres voire 15 cm en Belledonne/Aravis.
Températures minimales comprises entre +7 et +9 degrés.
Températures maximales comprises entre +15 et +18 degrés.
Isotherme 0° vers 2200 mètres.
Vent faible à localement modéré de Nord.
Prévisions Météo Alpes

Moments de soleil, bancs nuageux accrochés sur les reliefs, quelques gouttes. Soleil et pluie, c’est le temps idéal pour bien mettre en valeur le velours d’un pétale, la finesse des piquants et de ce fin duvet déposé sur une tige, protection dérisoire face aux quenottes clinquantes des herbivores voraces et aux semelles blasées des bipèdes volages, perdus dans leurs pensées. Pourtant il suffirait tout au plus d’un coup d’œil pour tomber sous le charme de leur fragilité, de leur texture feutrée, de leurs couleurs d’été. Elles ont l’air si fragiles dans leurs pétales de soie, dans leurs couleurs jolies jusque dans le fané, l’agencement impeccable de leurs formes étonnantes. On les sent innocentes, poupées de porcelaines ou objets de vitrines mais elles sont redoutables pour attirer l’insecte et donner à la terre la graine qui fera continuer l’espèce. Car elles croient dur comme fer à l’infini du vert. Alors entre les gouttes elles profitent du soleil, se sécher, s’ébrouer, se refaire une beauté, redonner du moelleux à leurs pétales mouillés. Fébriles et attentives à la plus petite goutte de leur collier de perle ou au plus léger souffle qui les fera bouffantes, toujours à fleur de peau sont les fleurs de la terre

20230501

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Automnal. Temps maussade, au mieux de brèves éclaircies (plutôt en plaines). Les précipitations sont très fréquentes en montagne, plus éparses en plaines, jusqu’au soir.
Limite pluie-neige vers 2000 mètres. On attend 10 à 20 cm de neige au-dessus de 2500 mètres, localement 30 cm dans le massif du Mont-Blanc.
Températures minimales comprises entre +9 et +11 degrés.
Températures maximales comprises entre +16 et +20 degrés.
Isotherme 0° vers 2300 mètres.
Vent faible à modéré de Nord-Ouest.
Prévisions Météo Alpes

Automnal. Premier jour du mois de mai. Ce n’est pas ce mot-là qui viendrait en premier si il ne pleuvait pas, si on avait moins froid. Parfois longtemps chercher le mot qui irait bien, qui serait approprié, qui serait adapté. Le frais au mois de mai, l’humide et le maussade, inquiétude pour les fleurs et pour les jeunes fruits encore tous si fragiles. La neige pas si loin, la grisaille des nuages sans texture, sans mouvement, aller chercher le mot qui convient à tout ça, écraser le brouillard des termes trop évidents. Ce mot on y est presque, on tourne encore autour, on le sent, on le sait, mais sans encore le voir. On entend son écho mais sans le reconnaitre. On sait bien qu’il est là, juste là, presque là. Mais il s’échappe encore, glissant comme un reflet, comme l’odeur volatile et déjà dissipée de cette fleur croisée au tournant d’un chemin. Comme ce goût que l’on sait, qu’on a déjà goûté, tant de fois apprécié, rangé dans les souvenirs mais dont le nom échappe, ce mot qu’on a pourtant, juste sur le bout de la langue. Un mot juste masqué comme le ferait un enfant, la tête sous le drap, le pyjama au vent. Sur le bout de la langue ou bien caché dessous, le mot échappe encore, coquetterie, exercice de mémoire amollie, labyrinthe de recherche dans tous nos dictionnaires, d’impasses en cul de sac, revenir, repartir, aller y voir plus loin, regarder encore mieux. Et soudain, il est là devant nous, évident, au milieu de la langue, du langage de toujours. Langage qu’on sait par cœur, qu’on oublie trop souvent d’explorer en curieux pour trouver mieux les mots qui vivent dans notre langue, au-dessus, en dessous, voire même tout au bout