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Début avril 2025

Journal hebdomadaire de la nature autour, promenade, branche dessus, branche dessous, avec le grand dehors

Beau. Beau temps presque toute la semaine. Dans beau il y a eau, mais les mots sont trompeurs, juste quelques gouttes de pluie, mais pas vraiment de l’eau, juste un rafraîchissement, à peine un apéro. Donc chaud. Les plantes font leurs fleurs, les animaux ressortent et les humains aussi, animaux comme les autres. Saison des pissenlits en salade, vite, vite, avant les grosses fleurs jaunes qui les feront amers.
Pour toutes les autres plantes c’est aussi vite, vite, un peu de mal à suivre toutes les floraisons, nouvelles formes et couleurs, toutes les feuilles qui s’ouvrent, se déplient et s’étirent, neuves, parfaites et pimpantes, sans aucun grignotage d’insecte trop gourmet ou de grand prédateur, limace et escargot pour celles qui vivent en bas. Du mal à changer de rythme après le tout tranquille qui régnait sur l’hiver. De l’hiver au printemps, le rythme change brutalement, éclosion, floraison, éclatement des bourgeons, alors qu’en haut la neige nous parle encore de froid, de buée en nuage à chaque respiration.
Des nuages, toujours eux, cette fois sur quatre pattes, on les appelle moutons, ils viennent de ressortir après des mois d’étable, joie du retour au vert, des siestes à l’ombre des arbres, des pattes chatouillées par les frêles graminées et des chiens pour choisir lesquelles parmi les bêtes présentes dans sur ce versant seront celles qui vivront. Élever et jardiner c’est choisir les espèces que l’on veut voir grandir et aussi nous nourrir, en bichonner certaines et repousser les autres ou bien les arracher, les couper, les tuer. Les appeler mauvaises herbes. Choisir. Un choix qui se fait souvent sans vraiment y penser, sans plus y réfléchir, juste par habitude, tradition, rituel. Faire sans y penser, c’est se baser, bêtement, sur le chainon manquant, le lien entre tête et mains qui lorsqu’il est absent nous prive de ce qui fait l’essence de l’humain.
Alors pour y penser, regarder les nuages, moutons, haut dans le ciel, qui nous échappent encore, mais qu’on aimerait bien voir obéir à nos ordres pour dompter la nature, jongler de beau à eau, passer de l’un à l’autre selon nos volontés. Alors dans les nuages, chercher du réconfort, des idées, des moyens pour éviter de détruire cet équilibre fragile qui nous permet de rester, quand le temps le permet, la tête dans les nuages.

Fin mars 2025

Journal hebdomadaire de la nature autour, promenade, branche dessus, branche dessous, avec le grand dehors

Semaine à nuages, semaine de nuages, semaine des nuages. Pas de grands cieux bleus, pas non plus de grands déluges. Une semaine entière à regarder les nuages, tous les étages de nuages, les fins filaments pâles, fils de coton si fins qu’il faut bien qu’ils s’assemblent pour qu’on puisse les repérer, tout là-haut, tout en haut. À l’étage du milieu, coton, chou-fleur, courbes et courbures, rondeur, galbe, arc, arche, arcade comme des dessins d’enfants entre un soleil tout jaune et de l’herbe toute verte. À l’étage du dessous, on n’y voit plus que goutte, gouttelettes, humidité. L’humidité sans forme celle qui s’adapte à tout, qui accueille, qui recouvre, enveloppe et emmitoufle. Elle dissimule aussi, empêche de voir au loin, les montagnes d’en face, leurs sommets qu’on ne sait plus blancs ou déjà tachetés par les pierres, les buissons, les falaises qui sortent de l’hiver pour reprendre des couleurs, mais d’abord du contraste, au-delà des formes trop douces, des formes de la neige, toujours un peu trop proches de celles des nuages.
Toute la semaine passée, on était en nuages, on n’était pas en froid, dans la modération qu’il faut pour les fragiles, bourgeons à peine éclos pour faire feuilles ou bien fleurs. Du côté des couleurs, fini le jaune uniforme, ça s’étend dans le bleu jusqu’à l’ultraviolet, et les feuilles se déplient, étalent à l’envie, à peine sorties des plis, le glabre ou le duveteux qu’elles auront une fois grandes, comme dans le cognassier tout rempli de peluches.
Du côté animaux, les chevreuils, les chamois descendent des forêts jusque dans les ouverts pour gouter les jeunes pousses, les herbes, les bourgeons quand la forêt, plus sage, attend encore un peu avant de passer au vert. Pour l’espace sonore, c’est toujours les oiseaux qui prennent toute la place et du côté de la vue un lézard timide qui vient prendre le chaud au coin d’une éclaircie. Mais par cette météo, même les comptines savent bien qu’il pleut, il mouille rimera avec grenouille et autres batraciens. Alors toujours guetter, pour ne pas les bousculer, les points jaunes sur peau noire des jolies salamandres. Mais de la semaine restera surtout le doux, le flou des nuages qu’on fête ce samedi vingt-neuf mars. Alors les yeux au ciel, une pensée pour Stieglitz et ses photos de nuages prises dans les années vingt et les années d’après. Parce que les nuages, eh bien, on y prend goût !

L’usage des nuages

Pour ne pas oublier tout ce qu’on oublie toujours, toujours un peu trop vite

À l’arrière de nos cous, la colonne vertébrale, sur l’avant les entrées pour les arrivées d’air et puis de carburants, solides comme liquides. Avec ces contraintes-là de notre cou d’humains, on est plutôt construits pour regarder droit devant. Se pencher vers par terre, pas de difficultés, on a tout pour le faire, les genoux et les hanches se plient dans le bon sens. Le compliqué commence quand un veut regarder, vers le haut, vers l’en l’air. Le visage sous la pluie, sous les flocons de neige, la nuit sous les étoiles, le jour sous les nuages. Les laisser nous noyer, ces moutons si légers, nous emmener ailleurs bien au-delà des images, en imagination et en imaginaire. Pour partir en voyage il suffit d’un nuage, d’un peu de temps, d’un peu de vent, et au bout d’un moment on aura le vaisseau avec tout l’équipage, leurs visages un à un et la carte au trésor pour savoir où aller, aborder loin et flou sur une île pas déserte qui sera peuplée, au choix, de chats taignes duveteux, d’animaux fantastiques, de fleurs magnifiques ou de villes invisibles. Le nuage de devant se fera rond ou pointu pour jouer l’avant-garde, ils s’effilocheront comme une jupe dans les ronces ou se feront grand groupe, opaque et menaçant pour tester nos courages. On respirera plus vite, concentrés et studieux pour écarter l’obstacle, ce sera juste un cauchemar ou une guerre pour de vrai. Il faudra se lever, aller se réfugier dans un coin abrité, en attendant, patients, que les idées reviennent à l’étude des nuages et de ce qu’ils nous disent d’histoires drôles ou terribles, ou tendres ou fantastiques. Alors pourra reprendre la grande quête de l’image, du mirage, du trompe-l’œil, de tout ce qu’il nous faut. Ce sera à chacun•e de se perfectionner dans l’usage des nuages, d’en faire un livre majeur qui reste à rédiger comme il a été fait pour l’usage du monde par Nicolas Bouvier

Mer de nuages

Pour ne pas oublier tout ce qu’on oublie toujours, toujours un peu trop vite

La mer. Sans eau et sans maillot, sans pelle et sans seau, sans saut , sans sceaux, sans sot. Et puis la mer, la mère, l’amer et tous ces mots qui font famille de son, qui ne se distingueront q’une fois qu’on peut les lire ou à cause du contexte, de ce ou bien de ceux qui se trouvent autour d’eux. Alors ici bien sûr, préciser en détail que c’est mer de nuages, une mer pour les oiseaux, les petits comme les gros, les rapaces, les passereaux.
Dans une mer de nuages, ou dessous, ou dessus, parfois aussi dedans, on entendra le vol des couples de grands corbeaux qui battent l’air en chanson bien plus qu’en discrétion. On entendra le cri du pic vert qui s’envole, indigné et inquiet quand il est dérangé, qui bat trois fois des ailes puis qui fait la torpille, sûrement pour mieux plonger, dans cette mer de nuages. Et toujours sur les bords resteront les petits, les troglodytes mignons, les mésanges à tête noires, à têtes bleues, à têtes punks que la mer de nuages ne gênera nullement pour venir picorer les graines de tournesol qu’on a laissées pour elles. Quand on dit mer, juste mer, on pourrait se méprendre et vite croire qu’il n’y vit que poissons et baleines quand une mer de nuages abrite tant d’oiseaux. Alors pour tout savoir de ces différences là, rajouter des questions dans la liste déjà longue des Questions d’importances choisies par Claude Ponti ou juste pour le plaisir, sans risque de se tromper, partir avec Corto pour une petite ballade, dessus la mer salée

Dans les nuages

En passant, petites images glanées au gré d'ici ou là.
Beaufortain, août 2023

Ce serait comme un voyage. Tout en légèreté, juste lever la tête, repenser un moment le poids de nos pensées qui fait pencher nos yeux. Avoir la mer juste là, parfaitement sous les yeux quand on regarde en l’air. Un bleu de bord de mer, pas trop de profondeur et puis un fond de sable pour garder le bleu clair, éviter le foncé des grandes profondeurs. Ensuite un peu de blanc, ou du bleu vraiment pâle, ou du bleu qu’on verrait juste à travers le blanc, comme des vaguelettes volages qui jouent sous la lumière, discrètes ondulations, filaments de courant. On aurait l’impression qu’on pourrait s’y baigner, y plonger quatre doigts, peut-être jusqu’à la paume et même un peu le pouce, pour sentir l’eau qui file, qui s’échappe et s’en va, légère comme une plume, elle emmènerait les feuilles des arbres des rivages. Un voyage tout léger, sur la pointe des pieds, tenter de s’appuyer avec les mains sur l’air, en oiseau idéal, avoir des bras en ailes, être couvert de plumes pour pouvoir tout écrire sur les feuilles des arbres

Merci à François Bon ( Tiers Livre ) et à ses 135 façons de sauver la terre . Pour l’inspiration et même un bout de phrase repiqué par ici

20230802

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Peu nuageux, averses le soir. Des nuages traînent encore un peu, autour des massifs, en début de journée surtout côté Haute-Savoie mais le soleil domine rapidement partout. Des cumulus s’attardent tout de même sur les sommets frontaliers d’Italie de manière plus durable. Le beau temps régresse par l’Ouest en fin de journée avec le retour d’une couverture nuageuse. Elle viendra apporter des averses dès le début de soirée, et pour la première partie de nuit, sur une bonne partie de la région. Un bref orage est possible.
Limite pluie-neige vers 3700 puis 3300 mètres.
Températures minimales comprises entre +15 et +17 degrés.
Températures maximales comprises entre +30 et +35 degrés.
Isotherme 0° vers 4200 mètres.
Vent modéré d’Ouest-Sud-Ouest, parfois bien sensible pour la période en haute-montagne.
Prévisions Météo Alpes

Les nuages traînent, les cumulus s’attardent, ils prennent tout leur temps pour aller et venir, pour dégager le ciel, nous laisser voir le bleu ou faire revenir au blanc tout ce que nos yeux peuvent voir. Jeux avec la lumière, travail de dentelière, ils s’avancent, se transforment, s’arrondissent et s’étirent, se déchirent, se défilent. Parfois ils se rassemblent, ils se font tableau blanc cachés derrière un pli et ils font exister tout ce qui se passe là. Écriture de crête, de vapeurs et de branches, de plumes et de cornes quand la chance vient aussi. Alors pour savoir lire toutes ces calligraphies il faut juste faire comme si on ne savait pas lire et se laisser emmener par ce qui se passe là, se laisser emmener par ses yeux, ses oreilles, le doux frais du matin et son odeur de feuilles lavées par la rosée, et puis ranger tout ça bien au chaud dans sa tête sur l’étagère du beau celle qu’on oublie souvent de charger à ras bord

20230614

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Encore quelques averses. Tandis que le soleil domine franchement proche du Léman le matin, de nombreux passages nuageux circulent ailleurs ne laissant passer que de brèves éclaircies et pouvant déjà donner quelques gouttes. Les périodes ensoleillées s’élargissent rapidement en plaine en mi-journée, puis en vallées au fil de l’après-midi tandis que des cumulus traînent sur les reliefs jusqu’en fin de journée y donnant quelques averses voire un bref orage. L’embellie est rapide et généralisée le soir.
Limite pluie-neige vers 3200 mètres.
Températures minimales comprises entre +14 et +16 degrés.
Températures maximales comprises entre +26 et +28 degrés.
Isotherme 0° vers 3500 mètres.
Vent faible de Nord.
Prévisions Météo Alpes

Des cumulus traînent sur les reliefs. Ils s’attardent, veulent en profiter plus, étirent encore le temps, se dépêchent de noter, se concentrent pour construire soigneusement leurs souvenirs. Les autres sont tous partis. Certains très vite, contents de s’éloigner, de quitter cet endroit qui les mets mal à l’aise, dans lequel ils ont éprouvé des sentiments désagréables, peur, anxiété, désarroi, impuissance devant l’insupportable… Alors écrire, tout poser là, pour se souvenir de, et se souvenir de ne pas, de ne plus. Regarder les nuages avec ses yeux à soi, avec les yeux des autres, avec les yeux du jour, leur donner des couleurs en suivant nos humeurs, nos passions et nos peurs. Regarder les nuages en particules et ions c’est déjà prendre un biais, orienter les mots, les choisir à dessein pour regarder sérieux et bien documenté. Mais regarder vraiment sans y mettre de teinture, comment y arriver avec nos mots à nous, avec nos yeux à nous, avec nos vies derrière qui imposent leurs filtres et nous brouillent les nuages ?

20230610

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Averses. Les pluies de la nuit s’évacuent en début de journée par la Haute-Savoie laissant, à l’arrière, des éclaircies en matinée malgré encore de nombreux paquets nuageux résiduels autour des massifs (gouttes résiduelles possibles). Ces nuages reprennent vite du volume en montagne en mi-journée, donnant de nombreuses averses qui se maintiendront tout au long de l’après-midi voire jusqu’en début de soirée dans les hauts-massifs. En plaines, des éclaircies un peu plus franches s’invitent en seconde partie de journée.
Limite pluie-neige vers 3200/3300 mètres.
Températures minimales comprises entre +14 et +16 degrés.
Températures maximales comprises entre +24 et +27 degrés.
Isotherme 0° vers 3600 mètres.
Vent faible de Sud-Ouest puis Nord-Ouest.
Prévisions Météo Alpes

Gouttes résiduelles, nuages résiduels, accrochés aux sommets pour entretenir encore les mystères de là-haut. Restes, derniers morceaux d’écharpe abandonnés sur place. Toutes ces choses qui partent, qui s’en vont et qui filent, qui nous échappent toujours quand on aurait rêvé de pouvoir les garder. La si fraîche couleur verte sur les arbres au printemps, le chant de cet oiseau qu’un bruit sourd et sa peur ont chassé de la branche ou le goût si subtil, délicat et fugace de ce plat mijoté, ce jour-là juste pour nous, cette amie que l’on quitte toujours beaucoup trop vite, nous laissant quelques mots bien rangés en mémoire de tous ceux échangés entre grave et futile, qui ont fait tant de bien et renforcé les liens. Résiduelles aussi les gouttes de rosée sur les feuilles bien cachées à l’ombre d’arbres plus grands alors que tout autour le sec est déjà là. Et ne pas oublier cette lecture du matin qui va donner le ton de la journée entière, tout un état d’esprit puisé aux derniers mots qu’on aura même noté pour mieux en profiter avant qu’ils ne s’estompent, remplacés par tous ceux qui feront la journée. Restes d’une grande lecture dont on garde l’émotion, l’ébranlement et le charme, hélas résiduel qui nous donnera longtemps l’envie et le besoin de revenir sur nos pages pour leur arracher tout et non pas simplement le grêle résiduel, si ténu et friable

20230608

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Peu de changement. Belle matinée très ensoleillée, déjà quelques cumulus sur les massifs avant la mi-journée. Ils donnent en après-midi, fatalement, quelques averses voire un bref orage. Mais ces averses orageuses sont bien isolées par rapport aux jours précédents. Le calme revient vite partout le soir.
Limite pluie-neige vers 3200 mètres.
Températures minimales comprises entre +12 et +15 degrés.
Températures maximales comprises entre +27 et +29 degrés.
Isotherme 0° vers 3500 mètres.
Vent faible, tendance aux brises.
Prévisions Météo Alpes

Cumulus, averses voire orages. Fatalement. Chaleur humidité évaporation précipitation. Phénomènes qui s’expliquent logiquement par la physique, une averse ou un orage fatalement physique. Fatalement. Et puis, grain de sable, le probable, le peut-être, le pas partout, le suivant ceci ou cela. C’est au grain de sable qu’on s’accroche pour un grain de folie, de l’inattendu, un peu moins de fatal, qui laissera plus de place aux chemins de traverse et aux pas de côté qu’on n’a pas calculés, ni prévus, ni construits, mais qu’on accepte tel quel, en toute naïveté pour changer du fatal, de l’usure du prévu, comme on garde le suspens en attendant la fin pour l’effet de surprise, le cœur qui bat plus vite pour de l’inattendu, pour une jolie surprise, l’oiseau qui se pose là, juste où on regardait ou le texte qui part, qui continue tout seul, qui file dans la descente quand on a pédalé si dur dans la montée et qu’il prend son élan, porté par la vitesse acquise sans qu’on ait plus besoin de lui tenir la main pour trouver l’équilibre

20230531

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Devenant orageux. La journée débute sous le soleil, mais des nuages accrochent déjà la frontière italienne notamment en Haute-Maurienne. Ces nuages, de type cumulus, se généralisent d’ici la fin de matinée/mi-journée et des averses commencent à se déclencher. Elles deviennent vite orageuses et quasi-généralisées l’après-midi, s’évacuant par le Sud-Ouest de la région en début de soirée.
Limite pluie-neige vers 2700/2800 mètres.
Températures minimales comprises entre +11 et +14 degrés.
Températures maximales comprises entre +23 et +26 degrés.
Isotherme 0° vers 3100 mètres.
Vent faible, prédominance des brises.
Prévisions Météo Alpes

Orageux. Un temps de fin d’été au milieu du printemps. Un temps sans dessus dessous. Dessous et dessus, dessus et dessous, question de point de vue, de regarder de haut ou de scruter d’en bas, juste à une lettre près, une petite lettre toute ronde, un joli petit cercle, un simple petit o. Qui pourtant change tout. La sieste sous un chêne et dessous les nuages, cumulus bourgeonnants, rien encore d’alarmant la sieste sera finie bien avant les éclairs. Mais les formes se rapprochent, l’arrondi du nuage, le dentelé de la feuille, similitudes de courbes, ne seraient les couleurs, ou s’y tromperait presque, regardé d’un peu loin on pourrait s’y méprendre, rondeurs doucement replètes, envies simples et charnues de sortir des frontières, timide pas de côté, tête passée à la fenêtre, idée en gestation toute prête à voir le jour. Et nous autres à la sieste, attentifs aux dessous, bien plus qu’aux dessus ? Quoi dessous, quoi dessus dans les dossiers urgents, à bien y réfléchir ce sera vite choisi si on souhaite encore, toute une éternité, profiter de l’ombre douce des nuages de feuilles que nous offrent les arbres