"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil
Automnal. Temps maussade, au mieux de brèves éclaircies (plutôt en plaines). Les précipitations sont très fréquentes en montagne, plus éparses en plaines, jusqu’au soir.
Limite pluie-neige vers 2000 mètres. On attend 10 à 20 cm de neige au-dessus de 2500 mètres, localement 30 cm dans le massif du Mont-Blanc.
Températures minimales comprises entre +9 et +11 degrés.
Températures maximales comprises entre +16 et +20 degrés.
Isotherme 0° vers 2300 mètres.
Vent faible à modéré de Nord-Ouest.
Prévisions Météo Alpes
Automnal. Premier jour du mois de mai. Ce n’est pas ce mot-là qui viendrait en premier si il ne pleuvait pas, si on avait moins froid. Parfois longtemps chercher le mot qui irait bien, qui serait approprié, qui serait adapté. Le frais au mois de mai, l’humide et le maussade, inquiétude pour les fleurs et pour les jeunes fruits encore tous si fragiles. La neige pas si loin, la grisaille des nuages sans texture, sans mouvement, aller chercher le mot qui convient à tout ça, écraser le brouillard des termes trop évidents. Ce mot on y est presque, on tourne encore autour, on le sent, on le sait, mais sans encore le voir. On entend son écho mais sans le reconnaitre. On sait bien qu’il est là, juste là, presque là. Mais il s’échappe encore, glissant comme un reflet, comme l’odeur volatile et déjà dissipée de cette fleur croisée au tournant d’un chemin. Comme ce goût que l’on sait, qu’on a déjà goûté, tant de fois apprécié, rangé dans les souvenirs mais dont le nom échappe, ce mot qu’on a pourtant, juste sur le bout de la langue. Un mot juste masqué comme le ferait un enfant, la tête sous le drap, le pyjama au vent. Sur le bout de la langue ou bien caché dessous, le mot échappe encore, coquetterie, exercice de mémoire amollie, labyrinthe de recherche dans tous nos dictionnaires, d’impasses en cul de sac, revenir, repartir, aller y voir plus loin, regarder encore mieux. Et soudain, il est là devant nous, évident, au milieu de la langue, du langage de toujours. Langage qu’on sait par cœur, qu’on oublie trop souvent d’explorer en curieux pour trouver mieux les mots qui vivent dans notre langue, au-dessus, en dessous, voire même tout au bout