Pour ne pas oublier tout ce qu’on oublie toujours, toujours un peu trop vite
Ondes. On ne les voit pas toutes, mais pour certaines d’entre elles, le dessus de l’eau frissonne, se déhanche et s’agite pour fêter leur présence. Alors on les remarque, on les compte, les mesure, on les nomme vagues, vaguelettes, ressac, flot ou encore jusant, pour que les mots accèdent à leurs oscillations. Alternance de soulèvements et d’abaissements qui donnent l’illusion d’un déplacement. Sur la surface de l’eau, l’onde douce et facétieuse, peut aussi se faire violente, déferlante, houle immense, lame de fond, rouleaux, brisants, paquets de mer monstrueux jusqu’à vague scélérate, tsunami, raz de marée, alors l’onde est amère, nommée par le poète pour le tragique, le drame, l’onde est comme l’océan, avide de vies de marins et du malheur des proches, du désespoir des gens qui gardent une vraie place dans leurs pensées à eux pour la vie d’autres gens, un bout de compréhension voire un peu de leur peine. Entre berceuse et désastre, l’onde pourrait être humaine, alterner hauts et bas sans se mouvoir pour autant, heureusement dans l’humain elle a aussi accès, les journées de grand calme, aux côtés désirables qui fascinent l’artiste. Il courbera son trait de volutes en replis, arabesques et méandres pour le plaisir des yeux qui ensuite dans nos têtes, sautant de creux en crêtes, construiront le mouvement sans jamais l’avoir vu. Ondes sismiques, acoustiques, entretenues, raccourcies ou radios, stationnaires, mécaniques, porteuses ou amorties, courtes ou encore moyennes, on pourra les charger de vitesse, amplitude, fréquence, ou bien, période, mais pas besoin de tout ça quand deux personnes naviguent sur la même longueur d’onde. Parfois le deux s’étend à de nombreux binômes si on parle d’un texte et de qui le lira. Alors pour qui écrit, le difficile sera dans les hauts et les bas, leur nombre, leur qualité, amplitude, longueur d’onde dont le texte sera nourri pour que, qui lira puisse, et par monts et par vaux, contre vents et marées, suivre l’histoire d’autres vies sans bouger pour autant, juste en tournant les pages, rester sur l’onde ronde, celle qui fonde le monde
Ah !!! La mer … toujours recommencée
Ce n’est pas de moi 😉
Ton texte me rappelie des vagues de 5 à 6 m de creux vécues presque au ras de l’eau…
C’était l’idée de revenir sur les vagues mais autrement, car déjà un texte sur les vagues dans mon pense-bête …