Courant

Pour ne pas oublier tout ce qu’on oublie toujours, toujours un peu trop vite

Adjectif, substantif, ou participe présent du verbe courir, les courants sont nombreux et sont tous en mouvement, un mouvement qui entraîne, qui traîne dans son sillage tout ce qui était là, accessible au courant. Un mot pour plusieurs sens, c’est une chose courante. Alors, suivre le flot ou remonter le courant ce sera affaire de choix ou de chance ou les deux. Souvent on est courant, cavalant, galopant, sautant de-ci, de-là, d’une opportunité à saisir au plus vite, à une si belle idée, les choses à ne pas rater et aussi l’air du temps, se laisser attirer par les lumières si belles, un doux son entraînant ou un parfum suave, les couleurs, la chaleur et les encouragements dont la sincérité peut être discutable, mais qu’on ne discute pas enveloppés, séduits, emmaillotés par d’autres qui voient plus loin que nous et surtout d’un autre œil. (Comment ? vous n’êtes pas au courant !) Souvent on est soi-même à l’origine du fil pour nous embobiner. On est dans le courant, dans les affaires courantes, celles de la vie courante et de nos comptes courants, ficelés par nous-mêmes à des choses, des affaires, à des obligations. Gulf Stream que nos vies avec parfois quand même des écueils, des obstacles, des effets sur les bords qui nous font bifurquer, prendre un contre-courant, direction différente, étonnante, terrifiante pour ceux qui sont restés bien au milieu du flot qui les entraîne, tranquilles, sans jeter un regard sur les bords, sur les rives. (Comment ? vous n’êtes pas au courant !). Et un jour on est là, à regarder filer cette eau qui reviendra, dans quelques heures à peine, pour une nouvelle marée. Elle aura emmené tout ce qui n’était pas solidement attaché, au fond ou bien au bord, enfin à la terre ferme. Écrire sans le courant et loin des grands courants, ne pas se laisser aller, ne pas se laisser noyer dans le courant du courant qui emmène gentiment, mais emmène fermement. Et puis parfois par chance, on agrippe une bouée, on s’amarre, on s’attache et on souffle un moment, parce que contre courant rime avec épuisant. Comment ? vous n’êtes pas au courant ?

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3 réflexions sur « Courant »

    1. Oui, d’où l’importances des cailloux où s’asseoir pour regarder les rivières et défaire tous ces liens, ou au moins essayer

    2. Il est bon parfois aussi de savoir tisser son propre cocon pour pouvoir se protéger avant de savoir s’envoler ?

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