Pour ne pas oublier tout ce qu’on oublie toujours, toujours un peu trop vite
Paysage. Étendue de pays que l’œil peut embrasser dans son ensemble. Un joli bout d’endroit, de l’espace plus petit découpé dans plus grand, découpé dans le tout, choisi, élu, offert par celui qui découpe à celui qui regarde. Dans nos têtes c’est souvent, un bout d’espace en pied, en habits du dimanche, avec sol et puis ciel, des nuages bien peignés, couleurs chaudes du lever ou du coucher de soleil, paysage pour l’histoire. Le cadre est pomponné, les poteaux, s’il y en a, finiront effacés, les bidons, les autos, chassés du paysage. Une belle photo n’est pas une pâle copie en plat de ce que nos yeux voient, tout ça passe par la tête et se frotte souvent fort à notre idée du beau. Parfois le paysage se fera plus urbain, béton, bitume, acier, parfois même jusqu’au sale qui fera la patine. Paysage dans l’espace autant que dans son temps. Le paysage sans humain sera bien moins marqué par le fil de l’histoire, mais plus par la saison, comme ces pics saupoudrés dans leur berceau d’automne. En l’absence de l’image, comme support pour nos yeux, les mots prendront le relais. Descriptions bien longuettes des livres de l’école, quand on est impatient et que le temps est autre face à l’infinie liste des choses à découvrir. Et puis on évolue, on goûte autrement les mots et puis les phrases qui nous emmènent ailleurs, on a de quoi bâtir, parmi nos références, des déserts et des îles, des lacs de toutes couleurs et des pics acérés, les mots, là, sous nos yeux disent des choses vues, des choses déjà construites dans un rêve antérieur. Les expériences vécues, les lectures, les images ont ajouté des prises sur les murs de nos têtes, gravir la paroi de mots se fait plus facilement, on arrive au sommet sans y avoir pensé. Les mots des descriptions, qu’ils soient mots de fiction ou bien de reportage nous donneront l’impression d’y être pour de vrai, d’avoir froid quand on lira glacier, hiver ou neige, d’embrasser dans notre œil, qui lit le noir sur blanc, la lumière sur les pentes, les forêts rousses d’automne, le brillant d’un cours d’eau, les volutes des nuages et l’iode de l’écume sur les falaises noires. Lecture de paysages
On ne peut pas rester de glace devant le spectacle des aiguilles de Chamonix et l’écrin du texte le place dans un très bel emballage
Merci pour le spectacle
JCC
Pas encore gelées les aiguilles, mais déjà un peu de neige là-haut, du saupudrage, parfait pour le spectacle. Pas toujours simple de ne pas regarder par la fenêtre !