20231205

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Devenant mitigé. Les chutes de neige de la nuit, au-dessus de 700/900 mètres, s’évacuent en bonne partie par l’Italie en milieu de matinée. Place à un temps changeant à l’arrière : entre éclaircies (franches en plaines) et paquets nuageux (nombreux sur les massifs) donnant de bien rares et faibles giboulées de neige résiduelles en montagne. Elles cessent totalement le soir.
Températures minimales comprises entre +1 et +5 degrés.
Températures maximales comprises entre +5 et +9 degrés.
Isotherme 0° vers 1200 puis 800 mètres.
Vent faible à modéré de Sud-Ouest puis Nord-Ouest.
Prévisions Météo Alpes

Il neige. Il neige en blanc sur blanc, de gros flocons bien denses, épais et sûrs d’eux-mêmes, de leur état solide, du solide floconneux, de la neige à boules de neige. De la neige qu’on compacte à chacun de nos pas, qui grince comme si nous-mêmes étions de lourdes machines, de ces presses hydrauliques à odeur de graisse chaude. À chacun de nos pas, on écrase, on détruit, un moelleux de nuage, on passe du léger que chaque souffle entraîne, où il veut, quand il veut, au dur et au serré, de cet épais qui forme les parois des igloos, qui se transforme en glace, translucide et vivante, capable d’inventer elle-même son propre bleu. On perd le doux flocon et ses branches en étoiles, sa blancheur de papier, et sa manière à lui de dire le haut du bas, le dessous du dessus par le noir et le blanc quand il se pose, oiseau, sur les branches des arbres. Du noir et blanc, beaucoup, de la couleur, encore, un reste de feu d’automne, des feuilles restées fidèles, attachées à leur arbre, un bouleau à tronc blanc, clin d’œil au blanc sur noir pour quelque temps encore, un rappel d’il y a peu, rappel d’avant le blanc, un bout de transition rattrapé par le temps qui nous redit qu’on peut, en y regardant bien, lire la saison qu’il fait dans la couleur des feuilles comme chez Baudelaire on lit que les Chinois voient l’heure dans l’œil des chats, mais qu’on y trouve aussi l’heure de l’éternité

Charles Baudelaire, L’horloge, Le Spleen de Paris

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2 réflexions sur « 20231205 »

    1. Merci Sylvie. Et merci pour la poésie du quotidien : que deviendrait-on sans elle ?

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