En passant, petites images glanées au gré d'ici ou là. Chemin du curé, Hameau de la Gittaz, Beaufortain, septembre 2023
Un pied, l’autre pied, un pied, l’autre pied. Répétition, oscillation, en pendule de nous-même, y revenir toujours, comme dans un jeu d’enfant. Pas si simple pour l’enfant que d’apprendre à marcher, mais on oublie tout ça et on marche depuis, en oubliant qu’on marche. On oublie facilement tout ce qu’il y a dans chaque pas, l’équilibre sans les mains, juste avec les oreilles, les chevilles et les genoux qui savent toujours bien mieux que tout le reste du corps si le chemin va monter, si il faut se plier, se poser en douceur ou si on peut s’y fier. Souvent c’est le talon qui s’y colle en premier, un peu à l’extérieur, un peu à l’intérieur ou bien juste au milieu. Se poser en oiseau ou comme un lourd marteau, nos pieds savent nos fatigues, nos instabilités, nos errances sans buts, nos hâtes déterminées. Le goudron et le plat seraient presque une insulte à leur intelligence, eux qui savent, en douceur et en délicatesse, choisir l’endroit parfait, juste sur cette petite pierre ou entre les racines trouver le bon appui, celui qui nous permet de soulager l’autre pied, pour qu’il trouve lui aussi, une place au soutien fiable qui assurera l’étape et permettra d’aller encore un peu plus loin. Nos pieds savent tant de choses que notre tête ignore, ils n’ont pas besoin d’elle pour nous faire aller loin et permettre aux pensées, si confuses quand elles viennent toujours au même endroit et puis du même endroit dans le manque de mouvement, d’enfin trouver leur place et de s’épanouir. Pour cueillir les idées et en faire des bouquets, une des plus belles façons reste encore et de loin, d’écrire avec les pieds
Bel éloge du pied et de l’équilibre tout en déséquilibre et sans vertige dans les passes difficiles
Le pied, c’est le pied ! 😉