La neige posée sur les chemins sombres et sur les branches larges a fondu. Sur les larges branches, le blanc résiste encore, tourné vers le haut, vers le sommet de la montagne, vers les nuages porteurs de blanc. Sur le versant d’en face on ne voit pas les branches, on ne voit même pas l’arbre, ne reste que la forêt groupe devenu individu. En haut le blanc, en bas le noir, entre, la limite pluie neige. On voit cette ligne se faufiler, hésiter, zigzaguer, cette ligne du sombre au clair qui fait se transformer la gouttelette en flocon. Ou le flocon en gouttelette. Elle barre le paysage, tableau en devenir, pause du peintre au milieu du travail. Demain dira la suite. Plus blanc ? Plus sombre ? C’est le haut qui garde le blanc le plus longtemps, le blanc de la robe de mariée ou celui du linceul, c’est selon, selon ce que chacun écrira sur sa feuille blanche.